· Nolwen Brosson · Blog  · 8 min read

Introduction à Make

Dans l’univers des outils no-code, Make occupe une place un peu particulière. C’est l’outil qu’on ouvre quand on veut automatiser quelque chose rapidement, sans y laisser une semaine, mais avec l’assurance que ça tiendra, même si le volume augmente. Pour Fenxi, c’est devenu un réflexe : dès qu’on voit un client passer plus de 10 minutes par jour à faire un copier-coller quelque part, on sait qu’il y a de la valeur à aller chercher. Et Make, c’est notre outil de référence pour ça (bien sûr, il y en a d’autres, notamment Zapier, n8n. Un benchmark des qualités et défauts de chaque outil fera l’objet d’un nouvel article).

Mais si toi tu arrives ici, c’est peut-être que tu veux simplement comprendre ce que fait Make, comment ça marche, et à quel point ça peut te simplifier la vie. Pas besoin d’être un expert en automatisation : on part de la base.

Avant de commencer ce tuto, je te recommande d’aller créer un compte sur Make (il y a un plan totalement gratuit pour démarrer 😊)

Make, c’est quoi exactement ?

Make (anciennement Integromat) est une plateforme d’automatisation visuelle. Concrètement, c’est un outil qui permet de connecter entre eux des services (emails, fichiers, bases de données, CRM, outils internes…) et de créer des scénarios qui remplacent des tâches répétitives.

On parle souvent de workflows, de pipelines, de no-code automation, mais dans les faits, l’idée est simple :

Make agit comme un robot qui fait le travail à ta place.

Pas besoin de savoir coder. Tout est visuel : on assemble des modules, on décrit la logique, et Make exécute le tout en arrière-plan.

Les concepts de base

Si tu comprends ces quatre notions, tu comprends Make.

1. Le Scénario

C’est dans un scénario qu’on va définir toute la logique métier. Un scénario = une automatisation. Un scénario, c’est : un point de départ → une suite d’actions → un résultat.

Quelques exemples:

  • À la réception d’un email sur une boîte gmail, je souhaite ajouter une ligne sur un Google sheet avec le sujet, l’expéditeur et la date
  • enregistrer automatiquement les réponses d’un formulaire Google Forms dans Notion

Pour créer un scénario, cliquez simplement sur le bouton de création (cf image ci-dessous).

2. Le Module

Chaque étape du scénario est un module. Un module peut être :

  • un trigger (déclencheur)
  • une action
  • un filtre
  • un outil interne (fonctions math, formatage…)

Là où Zapier parle de « steps », Make parle de « modules », mais l’idée reste la même.

3. Le Déclencheur (Trigger)

C’est ce qui lance ton scénario. Make doit savoir à quel moment ton scénario doit être exécuté. Il attend qu’un événement se produise.

Exemples :

  • « A chaque fois qu’un email arrive »
  • « Toutes les 10 minutes »
  • « Quand on ajoute une ligne dans un Google Sheet »
  • « À chaque fois qu’un fichier est mis dans un dossier »

Nous montrerons tout ça dans notre exemple.

4. Les Données

Dans Make, tu manipules des flux de données. Chaque module fait entrer des données… et en sort d’autres.

Si tu comprends :

  • ce que tu reçois,
  • ce que tu dois sortir,
  • ce que tu dois transformer au milieu,

tu peux tout faire 😎

Dans l’image ci-dessous, on voit à quoi ressemble la donnée reçue, par un module de surveillance d’emails (watcher). Dans Make, chaque “lot” de données reçues par un module s’appelle un Bundle. Si le watcher a détecté 4 emails dans les 10 dernières minutes, vous aurez une liste de 4 bundles.

Un exemple simple : enregistrer automatiquement les emails reçus dans un Google Sheet

Objectif : À chaque email reçu dans une boîte Gmail, on récupère le sujet, l’expéditeur et la date, et on les ajoute dans un Google Sheet.

Pas besoin de créer d’autres comptes : Gmail + Google Sheet, tout le monde a ça.

Cet exemple a plusieurs avantages :

✔️ il illustre un vrai cas d’usage

✔️ il est facile à reproduire

✔️ il montre la logique de Make sans plonger dans la complexité

Étape 1 : Créer un nouveau scénario

Dans Make, on clique sur « Create a new scenario ».

On se retrouve face à un canvas vide.

On ajoute notre premier module :

Gmail → Watch Emails

Quelques paramètres utiles :

  • Créer une connexion : Si c’est votre première utilisation de Make, il faudra créer une connexion Gmail. C’est ce qui permet à Make d’accéder à vos mails. Je recommande de nommer cette connexion par l’adresse email utilisée. Par exemple, si vous voulez accéder aux mails de monemail@monentreprise.com, appelez la connexion ainsi.
  • Label : pas nécessaire mais pratique
  • Folder : Inbox
  • Criteria : « All emails »
  • Mark as read : non (sauf si tu veux que Make les considère comme traités)

Ce module devient notre déclencheur (trigger), et il est de type “Polling”, c’est à dire que c’est le module qui va faire des requêtes à Gmail pour avoir les nouveaux emails. Pour les triggers de type polling, nous pouvons définir la fréquence à laquelle ils vont faire les requêtes. Plus les requêtes sont faites fréquemment, plus ça coûter cher en crédits Make.

Étape 2 : Ajouter un module Google Sheets

Deuxième module :

Google Sheets → Add a Row

Pour ça, il te faut évidemment un Sheet avec une structure de base, par exemple :

DateExpéditeurSujet

Rien de plus.

Il suffit ensuite de créer une connexion vers Gsheet. Encore une fois, je recommande de nommer la connexion par l’adresse email utilisée.

C’est dans l’image ci-dessous que ça devient intéressant. On définit d’abord où se trouve la sheet en question. Ensuite, pour chaque colonne (ici, Date, Expéditeur, Sujet), on définit les valeurs qu’on va mettre. Il suffit de cliquer sur les valeurs que l’on veut : très intuitif.

Pour récapituler, dans le module Gsheet, on :

  • choisit le fichier
  • choisit l’onglet
  • mappe les champs

Et là, Make te propose d’insérer les données issues du module précédent :

  • Date = Date
  • Expéditeur = From
  • Sujet = Subject

On enregistre.

Étape 3 : Activer le scénario

C’est l’étape la plus oubliée par les débutants. Quand tout est bon → on allume le scénario.

Tu peux tester en t’envoyant un mail à toi-même. Deux secondes plus tard, si tout est configuré correctement :

✅ Une nouvelle ligne apparaît dans ton Google Sheet

✅ Ton scénario s’exécute sans que tu aies eu à toucher quoi que ce soit

✅ Et tu viens de remplacer une tâche quotidienne par une automatisation qui tournera 24/7

Ce que cet exemple révèle

Cet exemple, en apparence simple, te fait travailler les trois fondamentaux de Make :

1. Le découpage logique

Un événement → une action.

Tu commences à raisonner en « circuits ».

2. Le mapping de données

Tu comprends que chaque module te donne des données brutes que tu peux réutiliser.

3. La standardisation

Tu crées toi-même ton format de sortie. Ça t’oblige à structurer ton process. Ce sont exactement les compétences nécessaires pour aller plus loin :

  • automatisations multi-branches
  • traitements conditionnels
  • webhooks

Et si tu as envie d’aller plus loin, rien ne t’empêche d’ajouter :

  • un filtre (ne garder que certains emails)
  • un module de nettoyage du texte
  • un tag automatique dans Gmail
  • une notification Slack ou WhatsApp
  • une sauvegarde automatique dans Notion

Le même scénario peut évoluer naturellement

Pourquoi Make reste un outil incontournable

Si Make est un standard, ce n’est pas juste parce que l’interface est jolie ou parce que tout le monde en parle. C’est parce que l’outil coche trois cases critiques pour les entreprises :

1. Il réduit le temps passé sur les tâches inutiles

Une personne qui passe 1h/jour sur du copier-coller, ça fait 20h par mois. Make te rend tout ça immédiatement.

2. Il sécurise l’exécution

Une automatisation :

  • n’oublie pas d’étape
  • tourne généralement au bon moment
  • fait exactement ce qu’elle doit faire, ni plus, ni moins
3. Il permet de prototyper vite (très vite)

Quand un client nous explique un process, on peut souvent en faire une version fonctionnelle en 30 à 60 minutes. C’est souvent ce qui fait la différence entre une idée et une vraie solution.

Conclusion

Make est un moyen de reprendre la main sur son temps, de fiabiliser ses opérations et d’éviter de répéter chaque jour ce qu’une machine peut très bien faire pour toi. Et si tu débutes, commence par des petits scénarios comme celui-ci.

5 minutes pour comprendre, 15 minutes pour configurer, et tu viens de te libérer des heures chaque mois.

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